La Côte d’Ivoire entreprend la formalisation de son vaste secteur artisanal de l’or

Dimanche, 20 juillet 2025,

Face à d’importantes pertes liées au commerce illicite de l’or et dans le but de formaliser un secteur vital mais souvent dangereux, la Côte d’Ivoire s’est associée à la Banque mondiale et au World Gold Council dans un partenariat ambitieux visant à transformer son secteur minier à petite échelle. L’accord signé aujourd’hui vise à améliorer la sécurité et la transparence dans une industrie qui soutient les moyens de subsistance de près d’un demi-million de personnes, mais qui a longtemps souffert d’une régulation insuffisante, de dégâts environnementaux et d’un trafic généralisé.

La nouvelle initiative — le Partenariat multipartite pour une exploitation minière artisanale durable et responsable (MSPI) — regroupe des acteurs clés du secteur, tels qu’Endeavor Mining, Perseus Mining et la Chambre des mines de Côte d’Ivoire. Elle constitue un effort concerté pour faire évoluer la production artisanale et à petite échelle d’or vers un marché réglementé et traçable.

« La Côte d’Ivoire est en première ligne pour transformer l’exploitation minière artisanale et à petite échelle en un secteur plus professionnel et réglementé », a déclaré Mamadou Sangafowa-Coulibaly, ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie. Il a souligné que ce partenariat représente une « étape cruciale » pour rendre l’exploitation minière à petite échelle « plus sûre, plus transparente, et un moteur de développement, de croissance et de création d’emplois ».

Depuis des années, le secteur informel et non réglementé de l’or en Côte d’Ivoire expose les mineurs et les communautés environnantes à la dégradation environnementale et aux risques sociaux. En 2022 seulement, environ 40 tonnes d’or — d’une valeur supérieure à 2 milliards de dollars selon les prix de 2022 — ont quitté illégalement le pays, conséquence coûteuse de l’instabilité régionale et d’une capacité limitée d’application des lois.

Le partenariat vise à garantir que l’or produit par les exploitations à petite échelle en Côte d’Ivoire soit commercialisé légalement et traçable tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Il renforcera la coopération entre les partenaires pour améliorer les sites miniers, les infrastructures de traitement et l’accès aux marchés. Il établit aussi un cadre permettant aux parties prenantes de renforcer la gouvernance et de réduire les risques sécuritaires liés aux flux illicites d’or. L’un des points clés est de favoriser la collaboration entre les grands exploitants industriels, comme Endeavor Mining et Perseus Mining, et les petits opérateurs légaux. Cela inclut notamment la formation dispensée par les industriels, l’aide à l’adoption par les mineurs artisanaux de normes internationales environnementales et sociales, ainsi que la facilitation de leur accès aux marchés d’or légitimes.

« L’exploitation artisanale recèle un énorme potentiel pour créer une forte valeur ajoutée à l’économie ivoirienne et sortir des populations de la pauvreté — mais uniquement si elle est rendue sûre, légale et durable », a déclaré Marie-Chantal Uwanyiligira, directrice de la division Côte d’Ivoire, Bénin, Guinée et Togo à la Banque mondiale. « C’est un mécanisme véritablement innovant qui réunit grandes compagnies minières et petits mineurs artisanaux, offrant des opportunités pour mobiliser des ressources nationales supplémentaires afin de soutenir le développement et de créer des emplois décents pour les jeunes et les femmes ».

La Banque mondiale accompagnera le gouvernement ivoirien dans la mise en œuvre des meilleures pratiques internationales pour la production aurifère. Parallèlement, le World Gold Council prévoit de collaborer avec les acteurs du secteur pour créer des modèles de mines à petite échelle et améliorer les infrastructures de la chaîne d’approvisionnement, ainsi qu’avec des institutions de certification telles que la London Bullion Market Association, afin de garantir que l’or provenant de ces mines modèles formalisées soit commercialisé légalement et totalement traçable.

Terry Heymann, directeur de la stratégie au World Gold Council, a qualifié cet accord d’« approche révolutionnaire et innovante » pour une exploitation minière responsable. « En favorisant la collaboration entre mineurs industriels et artisanaux, nous pouvons relever les normes environnementales et sociales, exclure les acteurs illicites et générer des bénéfices partagés pour les gouvernements, les communautés, les mineurs et le marché mondial de l’or. »

Alors que les pays d’Afrique de l’Ouest font face aux risques et aux opportunités de l’exploitation artisanale, la réforme ivoirienne pourrait servir de modèle pour d’autres nations cherchant à formaliser ce secteur tout en préservant les moyens de subsistance qu’il soutient.

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